Une chose est certaine, le fumeur revendique le plaisir. Pour autant, il reconnaîtra que la première taffe, la première bouffée rappelle un souvenir, un souvenir de plaisir. Mais combien d'autres taffes et cigarettes dans la journée procurent cette sensation consciente et attentive ?
La plaisir se cache-t-il aussi dans la capacité à prendre conscience de ses effets ? Si oui, il s'essouffle (sans jeu de mot), objectivement.
Pour Philippe Delerm, la fumée de cigarette ne fait pas partie des plaisirs minuscules de son livre "la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules".
Alors cigarette, plaisir minuscule ? habitude ou réalité ?
plaisir de fumer , est-ce une réalité ?
Sommaire
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Le Plaisir de la clope après un bon repas
un bon repas, une cigarette
La dépendance créée par le cerveau
Et si le souvenir de ce merveilleux repas dictait la recherche de plaisir ? Notre cerveau associe le plaisir au geste. Le plaisir est une quête, une exploration du souvenir dans l'odeur de la nicotine et les sensations.
En plus du plaisir, c'est tout un entrelacs d'émotions que met en branle cette association inconsciente, un écho lointain que le cerveau réclame.
Au diable l'explication diront les "bons vivants", le plaisir est bien là.
Le cerveau, cette machine insaisissable ne se ferait-elle pas pour autant pilotée par l'habitude ? Une étude révèle que la première cigarette était repoussante, dégoûtante pour la quasi totalité des fumeurs.
Cette cigarette que vous appréciez aujourd'hui, vous plait-il vraiment de sentir cette fumée tomber dans vos poumons ?
Mais le fumeur vous le dira malgré tout, c'est un plaisir, renouvelé.
Le plaisir en communauté
plaisir entre copain ou entrainement ?
Plaisir solitaire, mais plaisir de groupe aussi.
Le plaisir de fumer s'inscrirait donc dans le souvenir de bons moments partagés avec son entourage. La dynamique de groupe, qui communique aussi par ses gestes, incite sans doute à imiter ses amis, une façon d'exister dans une communauté, de s'en sentir légitime, de provoquer des signes d'appartenance.
L'entrée dans le tabac se fait à l'adolescence, âge sous influence importante de l'entourage. L'âge moyen de la première clope est de 13 ans. Fumer à cet âge signifie gérer son émotivité, rapidement changeante à l'adolescence, tacler l'ennui et l'anxiété.
Ne partez pas ! Ce n'est pas un billet pour faire peur. La prévention du tabac remplit les pages google, c'est une bonne chose, mais pas le propos ici. On parle d'habitude, d'époque, d'évolution de comportement. Un état des lieux.
Les bars enfumés
Les ambiances enfumées de bar
Les habitudes ont changé. Pour les quarantenaires qui ont connu les soirées étudiantes où on n'y voyait pas à 5 mètres, c'est de l'histoire ancienne. Et il faut bien le dire, l'habitude s'est répandue chez les particuliers. Une forme de respect de l'entourage peut-être. Autant les bars, les boites de nuit que les appartements des copains, on s'abstient.
Résultat, la cigarette, c'est dehors. Au froid en hiver.La fête, c'est maintenant sur un balcon et même l'hiver. Et avec l'interdiction prochaine des chauffages extérieurs, il faudra se motiver encore plus en (petit) groupe sur un balcon. "L'époque mon vieux !"
On pourra toujours se dire que sur notre balcon, dans le froid, voire sous la pluie, on fait l'ambiance pendant que les voisins restent au chaud chez eux !
Et si on regardait le bon côté ? Les fringues qui puent le tabac en rentrant à 4 heures du mat...mouais, moyen. C'était mieux avant ?