Tabac, les nouvelles habitudes (et autres plaisirs)

Anne-Cécile tabac
modifié le :


plaisir habitude de fumer

Une chose est certaine, le fumeur revendique le plaisir. Pourtant, il reconnaîtra que la première taffe, la première bouffée évoque un souvenir : celui d’un plaisir originel. Mais combien d’autres cigarettes, dans la journée, procurent encore cette sensation consciente et attentive ?

Le plaisir se cache-t-il dans la capacité à en prendre conscience ? Si oui, il s’essouffle (sans jeu de mots) avec le temps. Pour Philippe Delerm, la fumée de cigarette ne fait pas partie des plaisirs minuscules de son célèbre recueil La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.

Alors, cigarette : plaisir minuscule, habitude ou illusion ?

Fumeur dans une salle de bain, plaisir de fumer

Plaisir de fumer : mythe ou réalité ?

Sommaire

1. Cigarette et bon repas

2. Les bars enfumés

Le plaisir de la clope après un bon repas

Cigarette après un repas

Un bon repas, une cigarette

La dépendance créée par le cerveau

Et si le souvenir de ce merveilleux repas dictait la recherche du plaisir ? Le cerveau associe les émotions positives au geste et à l’odeur du tabac. Le plaisir devient alors une quête, une réactivation du souvenir sensoriel — l’odeur, la texture, la nicotine — qui évoque un moment passé.

En plus du plaisir, c’est tout un enchevêtrement d’émotions que cette association inconsciente réveille. Au diable les explications, diront certains : le plaisir est là, point.

Le cerveau, cette machine complexe, ne serait-il pas simplement piloté par l’habitude ? Une étude révèle que la première cigarette fut jugée « dégoûtante » par la quasi-totalité des fumeurs. Alors, cette cigarette que vous aimez aujourd’hui… est-ce vraiment son goût, ou la mémoire du plaisir ?

Quoi qu’il en soit, pour le fumeur, le plaisir est bien réel — ou du moins perçu comme tel.

Le plaisir en communauté

Groupe d'amis fumant dans un bar

Plaisir entre amis ou simple mimétisme ?

Plaisir solitaire, mais aussi plaisir de groupe. Fumer, c’est parfois partager un geste, une appartenance, une complicité. Les souvenirs heureux, les discussions tardives, les rires entre amis entretiennent ce lien entre cigarette et plaisir collectif.

L’entrée dans le tabac se fait souvent à l’adolescence, âge où l’influence du groupe est forte. À 13 ans, la première cigarette sert à affirmer son identité, à gérer l’anxiété ou à conjurer l’ennui. C’est un rite social avant d’être une addiction.

Ne partez pas ! Ce n’est pas ici un discours de prévention — mais un regard sur une époque, une habitude, une culture du geste.

Les bars enfumés

Ambiance de bar enfumé

Les ambiances enfumées de bar

Les habitudes ont changé. Les quadragénaires se souviennent des soirées étudiantes où l’on ne voyait pas à cinq mètres : c’est désormais de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, on ne fume plus dans les bars, ni dans les boîtes, ni chez les amis : une forme de respect collectif s’est installée.

Résultat : la cigarette, c’est dehors. Au froid en hiver, sur le trottoir ou le balcon. Et avec l’interdiction des chauffages extérieurs, il faudra encore plus de motivation pour sortir fumer en groupe. “L’époque, mon vieux !”

On pourra toujours se dire qu’au balcon, sous la pluie ou la brume, on met l’ambiance pendant que les voisins restent au chaud. Et si on regardait le bon côté ? Finies les fringues qui empestent le tabac à 4 heures du matin. Était-ce vraiment mieux avant ?


Article suivant

A propos de l'auteur
photo anne-cecile

Anne-Cécile, créatrice, autodidacte, adepte du "faire-soi-même", entrepreneuse et humaine.

 Contact